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Thor: Love and Thunder – Pour le meilleur ou pour le pire ?

La sortie du quatrième volet des aventures du dieu nordique, Thor, se rapproche grandement avec des avant-premières partout en France ce vendredi 8 juillet et sa sortie mercredi 13 juillet. On retrouve un Taika Waititi plus libre que jamais aux commandes, un Chris Hemsworth totalement décomplexé, une Tessa Thompson pratiquement invisible et une Natalie Portman faisant un retour fracassant.

Évidemment, Thor: Love and Thunder est dans la lignée de Thor: Ragnarok. On constatera que les deux films parlent dans le fond de choses assez tragiques mais qui sont traitées de manière humoristique. Là où cela apportait quelque chose de frais dans le précédent opus, ici ce n’est pas le cas. On connaît déjà la formule de Taika Waititi, et bien qu’il soit encore plus libre sur cette nouvelle production, c’en est pire sur celle-ci.

La première heure du film est vraiment familière, bâclée et ne propose rien à se mettre sous la dent, si ce n’est les quelques scènes estampillées avec Natalie Portman. La séquence d’introduction de Gorr, bien que sérieuse au premier abord, est rapidement remplacée par de la comédie signée Waititi, qui n’a franchement pas sa place là. Et c’est le problème majeur du film : cela collait parfaitement avec l’environnement de Sakaar, avec le Grand Maître etc, dans Thor: Ragnarok… et pas ici. Vraiment pas.

Pour revenir à la première heure, on nous propose quelques séquences divertissantes aves les Gardiens de la Galaxie mais l’intérêt s’arrête là. À part faire passer Thor pour un clown hippie et sauveur – et donc le décrédibiliser encore plus qu’avant -, on cherche encore le but de tout cela. Le Thor d’Infinity War nous manque terriblement. C’est d’autant plus dommage étant donné qu’il s’agit probablement du personnage qui a le plus souffert dans le MCU (on vous le rappel très bien au début du film qui plus est). Par ailleurs, les gags s’enchaînent soit en fonctionnant pour un tiers de ce qui est proposé, soit en floppant pour les deux autres tiers, la fraîcheur n’est plus et la lourdeur est présente.

Le cheminement de l’intrigue se trouve être du vu et revu de chez Marvel Studios, avec un rythme qui patauge malgré les deux petites heures qui constituent le film. On regrette amèrement les cuts de certaines scènes : on nous explique que Jane a réussi à obtenir le marteau mais ce n’est pas montré et de même avec Gorr qui saccage des dieux à travers toute la galaxie. On a l’impression de louper le film qu’on voulait voir et c’est terriblement frustrant.

La deuxième heure nous plonge dans une épopée spatiale plus intéressante, avec un peu moins de blagues (il y a en toujours beaucoup) et quelques brindilles de dramaturgie et d’amour. La relation entre Thor et Jane fonctionne plutôt bien même si honnêtement ça sonne faux par moment. On retrouve quelques scènes de combat à New Asgard et la première confrontation entre Christian Bale, loin de son niveau et ses standards habituels, et Chris Hemsworth s’avère être une bonne surprise. Thor se retrouve ensuite en quête de renfort pour anéantir Gorr, c’est à ce moment que le Zeus de Russell Crowe entre en scène (dans tous les sens du terme) et c’est à nouveau une déception. Toute la séquence est gênante et ne fait pas avancer le récit, on ne peut difficilement mieux résumer la chose. On retrouve néanmoins quelques scènes de combats intéressantes et une bonne utilisation du marteau Mjolnir par Jane, l’un des points forts de Waititi étant de trouver de nouvelles façons d’utiliser les armes.

Enfin, le combat final, et les autres de manière générale, offrent des combinaisons intéressantes et plusieurs idées visuelles intrigantes. On retiendra notamment la séquence en noir et blanc qui marche très bien avec ce qu’elle est censée raconter, c’est sans doute l’unes des meilleurs idées du film. On ne comprend cependant toujours pas comment c’est possible d’avoir de tels fonds verts dans une superproduction en 2022 mais soit, on a l’habitude.

En somme, Thor: Love and Thunder s’occupe plus de faire le cirque pour les spectateurs que de proposer une bonne histoire captivante et émouvante, même s’il y a quelques fois de bonnes idées mais de manière inconstante. Le film apporte aussi des éléments intéressants pour le lore du MCU mais dommage qu’ils soient traités de la sorte. C’est probablement le film le plus déséquilibré de l’Univers Cinématographique Marvel et totalement à l’image d’une phase 4 qui ne sait pas où aller et qui s’éternise pour rien. Si vous avez adoré Thor: Ragnarok, vous allez peut-être prendre votre pied devant le film, on dit bien peut-être car là où le troisième volet se place dans le haut du panier de Marvel Studios pour nous, ce n’est pas le cas pour ce quatrième qui est malheureusement en dessous.

Guillaume

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