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Loki Saison 2 épisode 1 : critique du retour de Marvel sur Disney+

  • Owen 
Loki Saison 2 épisode 1 critique

En 2021, la première saison de Loki sur Disney+ avait annoncé un avenir radieux pour le MCU sur la plateforme. Cohérente, esthétiquement travaillée et dotée de vrais enjeux émotionnels, la série avait conquis son monde. C’est sans surprise donc, qu’une saison 2 avait été commandée.

Deux ans plus tard, on retrouve Marvel dans une situation plus délicate, après une succession d’échecs, dont l’infâme Secret Invasion est le dernier en date. De plus, la grève conjointe des scénaristes et des acteurs à Hollywood a chamboulé les plans de Kevin Feige, avec des sorties repoussées pour Avengers 5 et 6.

En bref, l’arrivée de cette deuxième saison de Loki peut apparaître comme une bénédiction. Encore fallait-il transformer l’essai. Et pas sûr que ce premier épisode soit vraiment le messie attendu. ATTENTION SPOILERS !

Ce début de saison 2 reprend exactement là où la saison 1 s’était achevée. Celui Qui Demeure, le variant de Kang qui avait créé la Time Variance Authority (TVA), est mort, causant le chaos dans un multivers naissant. Loki se retrouve dans une version alternative de la TVA, où Kang règne en maître, et aux yeux de tous. Ce final posait des bases excitantes pour la suite, et promettait déjà une confrontation avec le futur grand méchant du MCU.

Pourtant, inutile d’espérer voir l’antagoniste si tôt dans la saison. Ce premier épisode expédie en vitesse plusieurs des enjeux mis en place par la fin de la saison 1. Loki n’a pas atterri dans une branche alternative, il est simplement coincé dans le passé, et navigue contre son gré à travers le temps. L’enjeu est de ramener le protagoniste aux côtés de Mobius (Owen Wilson), réunissant le duo gagnant de la saison 1.

La série fait donc un choix étrange, en prenant totalement le contrepied de ce qu’on pouvait en attendre. Cet épisode forme ainsi un curieux paradoxe. Ainsi, s’il sert évidemment d’introduction aux enjeux de la saison 2 (sauver la TVA, retrouver Sylvie, et arrêter la guerre des Kang), il est tout aussi bien une forme de final bonus de la première saison, ni pleinement satisfaisant, ni franchement décevant. Est-ce déjà une nouvelle déception pour Marvel ? Pas nécessairement.

Loki n’est pas devenue l’une des meilleures séries de Marvel pour rien. Et, fort heureusement, cette saison 2 semble conserver des arguments de choc pour la démarquer du reste du catalogue de Disney+. La direction artistique, point fort de la première saison, est toujours de qualité, et les décors de la TVA font toujours leur effet. Revoir en action les rouages absurdes de l’organisation temporelle (qui envoie une armée entière à la recherche de Sylvie) a quelque chose de réconfortant, même si l’effet de surprise a disparu.

Sous la direction de Justin Benson et Aaron Moorhead (Moon Knight), le MCU retrouve une cohérence dans sa bizarrerie. Une sorte de baume apaisant après les catastrophes Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, Secret Invasion ou She-Hulk. De son côté, la bande originale composée par Natalie Holt garde une force évocatrice rarement effleurée dans les autres production sérielles de Marvel.

Cerise sur le gâteau, le casting reste LA grande force de Loki. Avec une telle somme d’acteurs aussi talentueux, la série pourrait bien être réalisée par un aveugle qu’on en garderait un plaisir de visionnage certain. Le duo Tom Hiddleston / Owen Wilson est, comme à son habitude, rudement efficace. Les seconds couteaux sont eux toujours aussi amusants à suivre (notamment le petit nouveau Ke Huy Quan, parfaitement casté).

Cette entame de saison 2 est donc plus une promesse qu’une proposition réellement aboutie, tant elle fait du surplace en termes de narration. Une nouvelle fois, une production Disney+ semble lutter contre la forme traditionnelle d’une série, avec un pilote qui peine cruellement à poser ses enjeux. Les quelques graines disséminées ça et là sont pourtant le réel intérêt de cette introduction.

La série est devenue une sorte de Doctor Who de luxe, avec un intrigant fil rouge temporel qui devrait rythmer la saison. Le nombre de questions restées en suspens sont ainsi le vrai moteur de ce pilote, plus que les explications alambiquées sur le voyage dans le temps et le multivers. Le plaisir de visionnage n’est pas aussi vivace que lors de sa première tournée, mais il y a quelque chose dans Loki qui nous maintient aux aguets.

Elle conserve des arguments en sa faveur, et son mystère est suffisamment intéressant pour qu’on s’y accroche. Mais il faudra assurément rapidement entrer dans le vif du sujet pour retrouver toute la précision et l’élégance de la première saison. Il serait bien dommage en effet de voir la meilleure série Marvel succomber à la fameuse « fatigue super-héroïque ».

Owen

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