Et si Loki subissait la même baisse de qualité que les récentes productions du MCU ? La question a le mérite de se poser. En effet, après une brillante saison 1, la suite des aventures du dieu de la malice peine à décoller sur Disney+.
Et ce n’est pas vraiment son dernier épisode bien paresseux qui nous a aidé à y voir plus clair. La série était en obligation de réagir avec son épisode 4. Et pas sûr que le tournant pris par Marvel l’aide à se remettre sur les bons rails.
Le noeud du problème
On pourrait appeler cet épisode 4 celui de la décompression. Un constat assez paradoxal, car celui-ci est frénétique et résout un nombre important de questions jusque-là restées sans réponse. Du moins, c’est ce que la série essaie tant bien que mal de nous faire croire. Dans les faits, elle multiplie les décisions anticlimatiques, et brise malencontreusement le mystère ambiant qui la soutenait jusqu’à présent.
La série patine encore dans son intrigue, comme en témoigne l’introduction avec Ravonna Renslayer, qui nous rabâche ce que l’on savait déjà, à savoir sa relation passée avec Celui Qui Demeure. Ou encore la résolution de la mystérieuse boucle temporelle de l’épisode 1 (et du téléphone, avec seulement OB au bout du fil). Loki donne l’illusion d’avancer, mais continue de faire du surplace.
On touche du doigt le problème de cette deuxième saison, qui sème encore des graines à exploiter plus tard. Seulement, après 4 épisodes de près de 50 minutes chacun, c’est bien trop peu. Et si l’idée de la boucle temporelle sera probablement ce qui sauvera les protagonistes en fin de saison, on peine à comprendre l’intérêt de traîner autant le mystère pour une bien maigre récompense.
Multi-fouillis
Comme on l’a déjà évoqué, Loki est de nouveau piégée par ses intrigues multiples et sa place dans le MCU. Cet épisode 4 illustre plus que jamais les difficultés de la série à jongler entre ses concepts alambiqués et ses personnages, qui mériteraient pourtant qu’on s’y attarde un peu plus. C’est aussi grâce à eux qu’elle fonctionne, que ce soit au détour d’une conversation entre Mobius et Sylvie, ou une nouvelle tentative de Loki pour convaincre son variant de sauver la TVA.
Difficile de saisir pleinement les enjeux de cette saison 2, ou même de s’attacher émotionnellement à ce qu’il s’y passe. À vouloir trop gérer à la fois, Loki semble se noyer comme rarement auparavant. Un chaos ambiant qui donne encore une fois du rythme à l’ensemble, mais qui paraît à deux doigts de faire imploser la série en vol. Parmi les victimes collatérales, on retrouve bien évidemment Kang, et en l’occurrence son variant Victor Timely.
On l’attendait sans doute plus manipulateur et sur les traces de Celui Qui Demeure, mais celui-ci est évacué du récit en l’espace de quelques secondes. Loki a introduit au MCU son prochain grand méchant, mais ne sait toujours pas quoi faire de lui, trop inquiet de marcher sur les plates-bandes des films à venir Et ce, alors qu’il y avait largement la place de s’intéresser à un Kang pas encore formé, et à la manière dont celui-ci est inévitablement appelé à devenir une force du mal.
Un choix audacieux... mais risqué
Contrairement aux autres séries Marvel cependant, Loki n’est pas un encéphalogramme plat. Ou du moins, pas encore. La série nous offre ici plusieurs scènes particulièrement réussies, comme la mort ultra violente des agents du Général Dox, sous les yeux malveillants de Miss Minutes. Un instant choc capturé uniquement par la puissance de son hors-champ, brillamment exécuté.
Mais surtout, sa fin brutale est un signe rassurant de sa capacité de réaction. Dans la pure tradition Marvel, l’épisode 4 est souvent synonyme de grand bouleversement pour le protagoniste, qui devra entreprendre un voyage initiatique dans l’épisode 5. Mais la fin cruelle de ce quatrième chapitre est plus radicale que ses autres camarades sur Disney+.
En déployant ce nihilisme rafraîchissant, elle relance l’intérêt qu’on lui porte dans un élan un peu désespéré, mais diablement efficace. Au bord du précipice, Loki se rattrape donc de justesse, mais fait un pari risqué. Car si la résolution de ce cliffhanger n’est pas à la hauteur, il sera difficile de continuer à s’accrocher, à seulement deux épisodes de la fin de la saison.
3/5 : À force de tourner en rond, Loki se prend les pieds dans ses (trop) nombreux noeuds narratifs. Heureusement, une tension bien menée et un cliffhanger efficace sauvent la série de l’échec… pour l’instant.
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