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The Marvels : critique d’un Marvel puissance 3

  • Owen 
The Marvels : critique Marvel

The Marvels était déjà annoncé comme un désastre pour le MCU. Non seulement il n’en est pas un, mais le film parvient même à tirer (un peu) son épingle du jeu. ATTENTION LÉGERS SPOILERS !

On ne peut pas dire que The Marvels partait sous les meilleurs auspices pour le MCU. Suite d’un film souvent décrié et embourbé dans une production quelque peu chaotique, le film de Nia DaCosta cristallise déjà les tensions avant même sa sortie, à tel point que certains ont déjà condamné la nouvelle proposition du MCU. 

Autant dire qu’on s’attendait plus à une nouvelle bévue à la Ant-Man 3 qu’à une réussite comme Les Gardiens de la Galaxie 3. Au final, on se retrouve avec une plutôt bonne surprise, née du fait qu’on en attendait pas grand chose. 

Trio de choc

Captain Marvel 2... mais pas que

Sur le papier, The Marvels a beaucoup de choses à gérer. Sans doute un peu trop. Non seulement le long-métrage est la suite directe de Captain Marvel, qui malgré une réception tiède a été un énorme succès pour le MCU (1,1 milliard de dollars de recettes au box-office mondial), mais il constitue également le premier film du MCU à véritablement faire le pont entre Disney+ et le cinéma. Deux des trois héroïnes présentes sur l’affiche ont fait leurs débuts sur la plateforme, ce qui pourrait d’ailleurs poser problème au box-office pour cette vraie-fausse suite. 

Nia DaCosta (le reboot de Candyman) fait ici un choix radical : aller droit au but, quitte à très maladroitement mettre en place son intrigue. The Marvels ne dure que 1h45, générique compris, et s’embarrasse peu des formalités. En résultent de grosses ficelles scénaristiques, un tas de flashbacks pas bien inspirés, et la pauvre méchante de Zawe Ashton complètement survolée. Pourtant, ce traitement express est une des forces du long-métrage, qui fonce tête la première dans son sujet. The Marvels n’entend pas révolutionner le MCU (encore que), et joue pleinement son rôle de petite pastille sympathique avant la tempête.

Nick Fury est là aussi

Pour ne pas être déçu du film, il faudra néanmoins passer outre la promotion un peu désespérée de Marvel Studios, qui en fait un crossover du niveau des Avengers. D’ailleurs, la fameuse incursion teasée depuis des semaines est tellement intégrée au chausse-pied à l’intrigue qu’elle sonne plus comme un ajout de dernière minute. Pour ceux en quête de réponses cela dit, les deux scènes post-générique (ou plutôt une pré-générique et une inter-générique) font enfin avancer le MCU sur deux plans majeurs. Qu’à cela ne tienne, The Marvels n’est pas un film aux ambitions démesurées, et tant mieux. 

Va-t-on enfin apprendre à aimer Captain Marvel ?

Wonder Women

The Marvels fait le choix d’une approche plus intimiste autour de la figure de Captain Marvel, prenant le contrepied de sa quasi-déification passée, autant dans son film solo que dans Avengers : Endgame. En tant qu’héroïne, idole et sauveuse universelle, Carol Danvers n’a plus grand chose d’un ange gardien (toujours aussi invulnérable soit dit en passant). Un renversement du paradigme en grande partie lié à l’arrivée de Kamala Khan et Monica Rambeau dans l’équation

Il semblerait que la Captain Marvel de Brie Larson n’existe réellement que lorsqu’elle est entourée par des personnages pour enfin la confronter. Dans The Marvels, jamais l’héroïne n’a paru aussi humaine, et le film touche du doigt plusieurs thématiques intrigantes autour de son personnage. Seule, elle reste malheureusement un monolithe difficilement lisible. Et c’est là que le trio à la tête du long-métrage trouve sa raison d’être. 

Miss Marvel, le cœur battant de The Marvels (et heureusement)

Sans grande surprise, c’est Miss Marvel qui fait vivre le film, grâce à l’énergie communicative de son interprète Iman Vellani, manifestement toujours aussi heureuse d’être dans le MCU. Avec la dynamique familiale développée autour de son personnage et sa candeur attendrissante, elle constitue sans aucun doute le cœur émotionnel du récit. Un peu au détriment de Monica Rambeau d’ailleurs, qui sert plus de machine à exposition (que le film tente de justifier par un gag pas drôle) que de vraie présence.

Ne jamais rencontrer ses idoles

Une bonne surprise ?

En bref, The Marvels est mieux que prévu. Est-il pour autant une bonne surprise ? Le film a pour lui une bizarrerie totalement assumée, donnant lieu à des instants charmants de sottise. On pense bien sûr à cette planète “comédie musicale”, qui donne lieu à une scène entièrement chantée et plutôt bien ficelée, ou encore à ce sauvetage improbable grâce aux fameux flerkens (les chats en CGI) sur fond de Memory de Barbra Streisand. Ces touches viennent rappeler l’esprit comics que le MCU a tant cherché à retranscrire sur grand écran dernièrement, et le fait ici bien mieux que dans Ant-Man 3 ou Thor 4

Du point de vue technique, là encore on était en droit de s’inquiéter. Mais il faut reconnaître que le film tient assez bien la route. Malgré plusieurs utilisations désastreuses du Volume (Disney il faut vraiment arrêter) et quelques fonds verts un peu maladroits, les scènes d’action sont toutes assez lisibles et efficaces. On notera d’ailleurs une chouette confrontation finale entre la méchante et les héroïnes, où le film se permet enfin d’exploiter son idée de pouvoirs interchangeables, autrement peu impactante pour le long-métrage.

La blague qui n'en finit jamais

Beaucoup moins balisé que son prédécesseur, The Marvels a troqué le classicisme ennuyeux de Captain Marvel pour une aventure bien plus décomplexée, avec les défauts que cela implique. Cette parenthèse cosmique est insignifiante certes, et pourra en décontenancer certains. Ses facilités scénaristiques, ses réécritures terriblement apparentes et son humour encore une fois embarrassant en feront une cible facile pour ses détracteurs.

Cependant, on préférera voir le verre à moitié plein, où la réalisatrice Nia DaCosta déploie toute son énergie pour démarquer son film, quitte à lui donner des airs de série B spatiale. Et, une fois n’est pas coutume, cette humilité est la grande force du dernier né de Marvel Studios, qui ne lèvera sans doute pas les foules, mais n’entrera pas dans la liste noire des projets de la Saga du Multivers.

The Marvels est loin d’être la catastrophe annoncée et pourrait même prétendre au titre de bonne surprise, tant ses écarts amusants prennent le pas sur ses (nombreuses) maladresses. Une parenthèse anecdotique et inoffensive, malgré ses scènes post-générique capitales pour le futur du MCU.

Owen

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